fond de son bateau. Un poulpe affaissé, violacé et rose, reposait à ses
pieds, et il le ramassait de temps à autre comme un vieux torchon pour
en couper un fragment avec un petit couteau, gardant le couteau entre
ses lèvres le temps d'appâter son hameçon. Chacune de ses palangres comptait
bien une vingtaine d'hameçons
au long de la ligne, et, chaque fois qu'il coupait un nouveau morceau
de poulpe, relâchant aussitôt le mollusque qui retombait dans le fond du
bateau en produisant un flop spongieux, il glissait immédiatement le
nouveau fragment de poulpe ????dans le crochet d'un des hameçons
restés libres et remplissait ainsi sa ligne au fur et à mesure. L'homme
portait une casquette bleue et un caban un peu trop étroit pour lui, me
semblait-il, j'aurais pris la taille au-dessus personnellement, et ses
gestes étaient toujours sûrs et précis, qu'il accomplissait machinalement
sans jamais relever la tête. Je m'étais levé de la borne pour m'approcher
de luifaire du
allez pêcher maintenant? lui demandai-je. Il ne répondit pas tout de suite,
acheva d'appâter un de ses hameçons. Demain, finit-il par dire sans me
regarder, et notre conversation s'en tint là, qui avait fait le tour de
la question somme toute,(,
savoir ,
pour attendre le taxi.