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noire. En fait, si j'ai voulu aborder ce problème, c'est
parce que le monde des femmes, en Afrique et dans les
pays arabes, c'était, c'est encore le monde du silence.
On trouvait bien de-ci de-là quelques reportages de
journalistes ou d’« explorateurs » sur ce qu'ils quali-
fiaient de « pittoresque coutume ». Mais la souffrance,
l'asservissement physique et moral que représente cette
pratique étaient toujours passés sous silence.
Je me souviens d’avoir lu à l'époque, dans une
luxueuse revue d’Air France, la description d’une de ces
«cérémonies d'initiation» en Haute-Volta, (qui ne!
s'appelait pas encore le Burkina-Faso), affirmant
sérieusement que l'opération avait pour but de « par-
faire la féminité des adolescentes ». En somme, on
accroîtrait la féminité en rasant un organe spécifique-
ment féminin ! Suivait un article où le même journaliste
s'indignait du scandale des pauvres chiens abandonnés
chaque été en France. Et personne ne s'interrogeait . de cuis,
le scandale des enfants mutilée$"&r MR EE j
souciait d'aborder un sujet aussi dérangeant et.
indécent ! où
Il est inexact de dire que les journalistes et les :
anthropologues étaient indifférents. C'est pire: ils
étaient méfiants. S'ils se défendaient de toute compas-
sion, de toute dénonciation de cette coutume, c’est que
partout les hommes ont eu peur de toucher au rapport |
Homme/Femme. Là-bas, sous prétexte de respecter les :
coutumes; ici, parce qu'eux-mêmes n'ont pas réglé leur |;
contentieux avec les femmes. Beaucoup de faits scanda- !
leux sont ainsi restés ignorés, grâce à une immense
conspiration du silence. On pense au viol, si longtemps :
nié ou dont on rejetait la responsabilité sur la victime; |
à l'inceste, aux femmes battues, à la pédophilie, etc. |
« Le silence est la forme la plus civilisée du génocide », /
écrivait Régis Debray dans le Pouvoir intellectuel en |
Franceñ h ee.
La découverte...
parce que le monde des femmes, en Afrique et dans les
pays arabes, c'était, c'est encore le monde du silence.
On trouvait bien de-ci de-là quelques reportages de
journalistes ou d’« explorateurs » sur ce qu'ils quali-
fiaient de « pittoresque coutume ». Mais la souffrance,
l'asservissement physique et moral que représente cette
pratique étaient toujours passés sous silence.
Je me souviens d’avoir lu à l'époque, dans une
luxueuse revue d’Air France, la description d’une de ces
«cérémonies d'initiation» en Haute-Volta, (qui ne!
s'appelait pas encore le Burkina-Faso), affirmant
sérieusement que l'opération avait pour but de « par-
faire la féminité des adolescentes ». En somme, on
accroîtrait la féminité en rasant un organe spécifique-
ment féminin ! Suivait un article où le même journaliste
s'indignait du scandale des pauvres chiens abandonnés
chaque été en France. Et personne ne s'interrogeait . de cuis,
le scandale des enfants mutilée$"&r MR EE j
souciait d'aborder un sujet aussi dérangeant et.
indécent ! où
Il est inexact de dire que les journalistes et les :
anthropologues étaient indifférents. C'est pire: ils
étaient méfiants. S'ils se défendaient de toute compas-
sion, de toute dénonciation de cette coutume, c’est que
partout les hommes ont eu peur de toucher au rapport |
Homme/Femme. Là-bas, sous prétexte de respecter les :
coutumes; ici, parce qu'eux-mêmes n'ont pas réglé leur |;
contentieux avec les femmes. Beaucoup de faits scanda- !
leux sont ainsi restés ignorés, grâce à une immense
conspiration du silence. On pense au viol, si longtemps :
nié ou dont on rejetait la responsabilité sur la victime; |
à l'inceste, aux femmes battues, à la pédophilie, etc. |
« Le silence est la forme la plus civilisée du génocide », /
écrivait Régis Debray dans le Pouvoir intellectuel en |
Franceñ h ee.
La découverte...
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