Unclear unclear est restée pour moi une parenthèseunclear
d'initiation à la vie, après une jeunesse difficile et
un premier mariage sous le signe de la maladie.
Unclear La mort
de Pierre avait créé un grand vide dans mon existence,
et la Libération de la
guerre, faisait appel d'air, ouvrant soudain les portes
sur l'avenir. On avait vécu depuis 1939 entre paren-
thèses, et la vraie vie recommençait. Je venais d'entrer à
la radio, j'étais indépendante financièrement et senti-
mentalement, j'avais un appartement, l'envie d'oublier
et peut-être l'envie de vivre enfin cette jeunesse qui
m'avait été complètement escamotée. Ces six ou huit
mois ont constitué mon éducation... je n'ose pas dire
sentimentale... je ne dirais pas non plus érotique, car,
après une guerre, on ne pense pas spécialement en
termes d'érotisme. On a envie de rattraper sa vie, on
retrouve le droit de rire, de s'offrir tous les plaisirs à la
fois, ne serait-ce que manger à sa faim des nourritures
oubliées. Les Américains restent pour moi liés au lait
concentré, au chocolat, au spam, au whisky, au jazz...
à l'amour aussi, bien sûr, on était boulimique !
J'avais, comme ma soeur Flora, la chance de
parler couramment anglais alors nous sommes
devenues interprètes et hôtesses d'accueil. Le Centre
franco-allié et l'American Red Cross recherchaient
des jeunes filles ou jeunes femmes parlant bien anglais
pour servir de guides bénévoles aux Américains en per-
mission, leur faire visiter
françaises. Nous nous sommes inscrites, comme beau-
coup de mes amies, avec cet alibi culturel. J'ai tout de
même fait visiter l'
victoires
napoléoniennes étaient parmi les rares événements de
l'histoire de
Et je suis montée au dernier étage de la
la première fois de ma vie... Je n'ai jamais mieux décou-
vert Paris qu'en le faisant visiter à des étrangers !
Mais avouons que la culture servait surtout de pré-
texte. En réalité, nous allions dans les clubs, non pour
l'amour, comme unclear
manger !
Notre principale activité consistait à fréquenter
"matinées dansantes" de l'
d'officiers basé à l'
réservé aux GI, ou du
types avec des carrures de bûcherons - c'était avenue