PROLOGUE
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livre se voulait celui d'une prise de conscience,
jamais tout à fait terminée car les barreaux
des prisons et des clôtures ont une fâcheuse
tendance à repousser, comme les bambous.
J'y racontais les étapes de ma deuxième
naissance en quelque sorte, qui date de "l'année
zéro du féminisme" comme la nomma la presse
de l'époque, du jour à le MLF naissant mani-
festa sous l'
du
plus inconnu encore que le Soldat : sa femme !
C'était le
et toujours cette impression d'être une naturalisée
de fraîche date et d'occuper une place octroyée
d'en haut dans un monde qui de toute éternité
avait appartenu aux hommes. Et je n'imaginais
pas qu'il serait si ardu de se délivrer du carcan
des traditions, de tous ces liens qui vous enserrent
si profondéent qu'on ne les distingue même
plus dans sa chair.
Je découvrais que la liberté ne se prend
pas, qu'elle s'apprend. Au jour le jour et
souvent dans la peine.
Et pour cet apprentissage, j'avais besoin
non pas de la philosophie, de la science ou d'une
foi religieuse, surtout pas. Et je n'avais pas
besoin des hommes non plus. Ils pouvaient certes
m'apporter des choses merveilleuses mais pas