Vous visualisez actuellement un média autre que celui transcrit/à transcrire.
PROLOGUE
PROLOGUE 3

celles qui m'étaient nécessaires à ce stade de ma
vie. Pour celles là, j'avais besoin des autres
femmes, celles que l'on m'avait si soigneusement
cachées au cours de ma scolarité. Je découvrais
enfin leur existence et je m'apercevais qu'elles
avaient travaillé pour moi, chacune à sa façon
et selon son époque, Christine, Olympe, George,
Flora, Pauline, Jeanne, Hubertine, Marguerite,
Séverine et tant d'autres, afin que nous
parvenions à bousculer la répartition ?? tra-
ditionnelle en premier et deuxième sexe pour devenir
des êtres humains tout simplement. J'avais
besoin de connaître leurs itinéraires, leurs diffi-
cultés, les choix héroïques que quelques unes
avaient faits 1, toujours seules contre leurs proches
et contre la société, malgré le besoin d'amour et
de reconnaissance qu'elles portaient au cœur
comme tout le monde et plus que tout le monde.

Le féminisme est il autre chose que cette
transfusion d'âme de celles qui ont osé à celles
qui ont préféré accepter les règles du jeu ?

Il est de bon ton aujourd'hui d'?? que
la misogynie n'existe plus ["Mais il est où, le
patriarcat ?.... Il crève les yeux, il est invisible !"]
Comme le dit superbement Marie-Victoire Louis, la fondatrice de "l'As
sociation contre les violences faites aux femmes" :
le féminisme lui aussi est occulté.

____________________________________

1. Notamment Olympe de Gouges, guillotinée en 1793 et Pauline 
Roland
morte en déportation en Algérie en 1852.

Contributeurs (1)
joelyne