J'allai fermer les rideaux car j'avais décidé de faire la sieste.
Je m'étais recouché, et je demeurais les yeux ouverts dans la pénombre
sans dormir. Mon
rendormi dès que je l'avais recouché, et j'apercevais son petit corps
recroquevillé sur le matelas à travers la fine paroi ajourée du Je
n'entendais aucun bruit dehors, et, chaque fois que je fermais les yeux
je revoyais de façon obsessionelle l'image du cadavre du
port, ses oreilles dressées à la verticale hors de l'eau et ses moustaches
brisées
la surface, et bientôt c'est une autre image angoissante que j'avais déjà
vue qui m'apparut insensiblement, l'image du visage de
gardait, puis c'est tout le corps de
qui flottait sur le dos dans le port, immobile, et les bras écartés
d'un anorak
mollets, les chaussures et les chaussettes déjà complètement imbibées d'eau.
Il avait une cravate autour du cou, déchirée, et sa tête était couchée sur
le côté, une joue
nouée autour de son cou comme un noeud habituel de cravate, mais flottait
librement autour de ses épaules, comme une écharpe, et des traces rouges
apparaissaient à la base de son cou, de faibles mais indiscutables traces
de strangulation, de sorte que
cravate une nuit qu'il se trouvait sur la jetée du port
qui avait dû le rejoindre qui l'avait rejoint qui s'était approché de lui par
cette nuit-là sur la jetée du port et
derrière sous le même clair de lune toutes les nuits identique, toujours
le même exactement, avec les mêmes nuages noirs qui glissaient dans le
ciel, et qui lui avait passé sa cravate autour du cou, sa propre cravate
qu'il n'avait pas enlevée et qui était toujours nouée au col de sa chemise,
et qu'il
crochaient à ses poignets pour le faire lâcher prise, mais qu'il n'avait

