presque immobile et les yeux fixés sur le volet, je m'approchai d'une des
jarres de terre cuite dont la silhouette se profilait dans l'ombre, et je
passai la main à l'intérieur pour chercher à tâtons les clefs de la maison,
me souvenant très bien que c'était là que les
fois qu'ils s'absentaient. Je les trouvai sous une pierre, emballées dans
un petit sachet en plastique transparent, et je longeai la façade en les
sortant du sachet, gardant un oeil sur le volet du premier étage. J'avais
décidé d'entrer dans la maison - et la peur de me trouver face à face avec maintenant,
qu'il était peut-être toujours en train m'observer. Le trousseau, que
retenait un petit porte-clefs triangulaire, était composé de deux clefs,
celle du garage et celle de la maison, et, m'arrêtant devant la porte silen-
cieuse du garage, j'introduisis la plus petite des clefs dans la serrure,
doucement, et je pénétrai sans bruit dans la maison par le garage.
Les murs étaient très sombres dans le garage, qui se détachaient à peine
de l'obscurité, et une voiture était garée là dans le noir, une Renault
rouge qui appartenait à
long des murs, divers objets étaient entreposés dans l'ombre, des bidons
d'huile et d'essence, des cannes à pêche, deux rames en bois couchées sur
le sol. Je passai à côté de la voiture et ouvris la petite porte métallique
du fond, basse et que suivaient deux marches, pour entrer dans une pièce
tout aussi sombre, une sorte de cellier où, à côté d'une grande étagère
remplie de produits d'entretien et de boîte de conserve, se dessinaient
les contours d'un casier à bouteilles presque vide. A mesure que je progressais
dans la maison, presque pas à pas et prenant appui contre les murs pour
me guider dans le noir, l'obscurité devenait plus dense encore, etles tous ces
volets fermés me paraissaient très noirs vus ainsi de l'intérieur
de la villa à travers les vitres des
dans le vestibule et, hésitant un instant, je m'immobilisai au pied de