qui s'étendaient dans l'obscurité, et le phare de l'île de
loin, continuait d'apparaître par intermittence dans la nuit, qui balayait
un instant la surface de la mer avant de disparaître de l'autre côté de
l'île. Je marchai une dizaine de minutes ainsi avant d'apercevoir devant
moi la maison des
Je m'étais arrêté devant l'entrée de la propriété, et je regardais la
villa dans l'obscurité à travers les barreaux très noirs de la grille. Le
vent faisait bruisser légèrement le feuillage des arbres, et la terrasse
était déserte, dans l'ombre de laquelle un parasol renversé gisait sur le
sol, tandis que la silhouette de deux jarres de terre cuite qui contenaient
des vestiges bleuâtres et désséchés de corymbes d'hortensias s'élevaient
de chaque côté de la grande porte-fenêtre. Sur le petit chemin de graviers
qui conduisait au garage, j'avais aperçu tout de suite la vieille Mercedes
grise, et je ne doutai plus alors que
car, si la voiture était déjà garée là la première fois que j'étais venu,
je l'avais également aperçue sur la place du village le matin où j'avais
découvert le chat mort dans le port. Or, elle se trouvait de nouveau là
maintenant, garée contre un arbre dans la pénombre de l'allée, et
se cachait selon toute vraisemblance, car comment expliquer sinon que je
ne l'eusse pas encore croisé dans le village depuis mon arrivée ?
je glissai machinalement ma main dans la boîte aux
lettres <>, et je sentis sous mes doigts le contact d'une fine feuille de
papier pliée en deux, que je saisis aussitôt entre deux doigts pour
découvrir qu'il s'agissaitj
le télégramme de la boîte aux lettres que j'aperçus les phares d'une
voiture au loin qui descendait dans la nuit vers la maison des
Je cherchai un endroit où me mettre à l'abri et, exerçant une poussée
la main sur la grille d'entrée de la propriété, je me rendis compte que
la chaîne qui la maintenait fermée était simplement enroulée autour des
barreaux et que ma légère poussée avait suffi à l'entrouvrir. Je finis de